Allemagne 1935, la montée du nazisme et de l’antisémitisme
Nuremberg... les Juifs y vivent en paix !.
On nous a prêté l'intention d'exterminer les Juifs. Mais non. Il nous suffit qu'ils soient retranchés de la société allemande.
Voyez ici, à Nuremberg, dans la ville qu'on a appelée la forteresse de l'antisémitisme, nous n'avons pas massacré les juifs. Ils vivent tout à fait en paix. Ils ont maintenant leur café particulier, leur établissement de bain, bientôt ils auront leurs écoles. Le jour où, dans toutes les villes d'Allemagne. les Israélites auront ainsi des établissements pour leur usage exclusif, le problème juif sera bien prêt d'être résolu.
Les Juifs ? on s’en protège pour éviter toutes souillures
Il n'y a plus de doute. C'est bien une nouvelle classe d'Intouchables qu'on entend créer dans le Reich. Peut-être verrons-nous bientôt les Juifs astreints, comme jadis, au port d'un insigne spécial et des compartiments spéciaux leur seront-ils réservés dans les trains.
On a commencé par les chasser des établissements de bains. L'Allemand national-socialiste ressent comme une souillure le fait qu'un Juif se lave dans la même eau, où il fait lui-même ses ablutions.
Piscines et établissements de bains interdits aux Juifs
C'est devenu une rubrique quotidienne dans la presse allemande de 1935 :
"Encore un établissement de bains interdit aux Juifs".
Non seulement des agglomérations modestes, où la haine irraisonnée du Juif se conçoit mieux, mais de grandes villes comme Leipzig, Stettin et Cologne ont interdit aux Juifs l'accès de leurs piscines municipales.
Certaines villes d'eaux ne les admettent plus dans leurs établissements thermaux. Et quand on demande la raison de cet ostracisme, on vous répond :
« Mais c'est à cause de l'impudence, de l'effronterie sans vergogne (Unverschilmtheit) des Juifs ! Ils se tiennent très mal. Ils viennent se frotter aux femmes, leur lancent des œillades immodestes. C'est un scandale qui a été attesté même par des étrangers. Nous recevons des lettres de plainte. Force nous est bien d'agir »
Conserver la pureté de la race
Pour conserver
intacte la pureté de la
race, Hitler a ajouté un
paragraphe nouveau à son
code pénal le crime
de trahison contre la race. Défense de mêler au sang aryen l'impur sang
juif Les femmes allemandes vues avec des Juifs sont traitées de catins. Seul est digne du nom d'aryen
« celui qui sent le
sang lui monter au visage
lorsqu'un Juif l'aborde dans la rue ». Plus de médecins juifs dans les hôpitaux,
car « le Juif est
l'incarnation du mensonge et de la fraude.
Plus de journalistes juifs dans les journaux allemands, car
« le Juif ne peut
penser qu'à sa manière juive. S'il écrit en allemand,
il ment ».
Hitler veille, il réhabilite la morale.
Voici, par exemple, l'arrêté de l'administration de Stettin en date du 21 juillet :
« Les heures de délassement des concitoyens qui viennent se baigner ont été troublées, ces temps derniers par l'attitude provocante des Juifs »....
Les nationaux-socialistes, du reste ne le nie pas. L’Allemagne a été profondément démoralisée par la guerre et par les années de désordres qui l’on suivie, et de cela encore les nazis font un grief aux Juifs, à la littérature juive, à la presse juive.
Hitler a fait des efforts louables pour réhabiliter la morale, et notamment pour purifier Berlin et Hambourg, qui étaient devenus deux des pires sentines du monde.
Je ne suis pas de ceux qui ricanent devant ces efforts, qui trouvent ridicule ce rôle de Père la pudeur. (note d'un commentateur)
Hitler et le problème homosexuel
Je ne trouve pas non plus que l’article du nouveau code allemand visant l’homosexualité prête à rire ; je trouve qu’il a fallu un beau courage pour avouer en face du monde que cette aberration sévissait également en Allemagne.
Les aryennes qui se sont livrées aux juifs ne sont pas épargnées., d’ailleurs, il y a aussi des camps de concentration pour elles et la police fournit souvent à la presse leurs photographies qui sont publiées avec celles de leurs complices.....
un antisémitisme obsessionnel
Chez Hitler, l'antisémitisme est une obsession. Sa philosophie sociale, peut-on dire, n’aurait plus de sens s’il laissait tomber cet article de son credo. Mein Kampf est, d’un bout à l’autre, un long cri de haine contre les juifs.
Une haine viscérale des Juifs
Cela débute avec le récit de sa rencontre avec un juif dans les rues de Vienne.
« Comme je regardais cette apparition en long cafetan, et en boucles noires, la question s'agitait dans mon cerveau : est-ce là aussi un Allemand ? On sent qu'il pense : Est-ce là vraiment un homme ?
Bientôt, il est convaincu qu'il n’y a pas une effronterie, pas une saleté, dans la vie intellectuelle et sociale, dans laquelle au moins un juif n'ait trempé.
Quand on ouvre l'abcès, dit-il encore, on trouve, comme le ver dans un corps pourriture, un youpin.
Le Juif trompe le peuple allemand
C'est le juif qui a trompé le peuple allemand et l'a amené à la guerre, puis à la défaite. C'est la juiverie qui a déchaîné sur le pays le marxisme. C'est le juif qui pollue les arts et les lettres. C'est lui qui corrompt le sang et l'âme de la pure race aryenne.
« Si les juifs étaient seuls au monde, dit-il ailleurs, ils étoufferaient dans l'ordure et la saleté ; ils se déchireraient dans leurs efforts pour se supplanter les uns les autres, à moins que leur lâcheté ne transforme encore ici le combat en une représentation théâtrale ».
Voilà un homme qui sait bien haïr. Si le Führer est intervenu, comme on l'affirme en Allemagne, pour atténuer la fureur des récentes manifestations antisémites à Berlin, ce sont ses partisans qui sont en droit de s'étonner
Heil Hitler
Relatant la séance du Reichstag, l'envoyé spécial du
Journal conclut ainsi l'impression qui se dégage de la séance du Reichstag, c'est qu'il
n'y a plus même l'ombre
d'un régime parlementaire en Allemagne. Les députés entérinent
les projets de lois avec
la docilité de fonctionnaires zélés. Je les ai vus voter à l'unanimité et sans
qu'un mot d'explication fût donné ou demandé, la loi d'après laquelle le Führer prenait
pleine autorité au Reichstag désormais soumis sans restriction
au « fuhrer prinzip ».
La race est un sort
Dans le
Reich hitlérien, toute une escouade de « savants » est préposée à la garde de l'idée raciste. « La race est un sort, écrit l'un d'eux, un sort si cruel, si fatal, si impérieux,
qu'il
fait d'un 'homme un criminel et d'un autre un
génie. » Le mélange des
ra-
ces est un péché contre
le sang, contre la
nature, contre Dieu. Mais ces
« savants » n'ont pas
pu s'entendre sur la consanguinité de leurs concitoyens
existe-il une race allemande unique, comme l'a proclamé Hitler
en 1933, à Nuremberg,…….
Choix de textes adaptés et mis en forme par Jean Aikhenbaum
Références :
L’Humanité 1935 : Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Je suis partout 247 -17.09.35
Au Pilori