3ème partie
Poissons
Les poissons représentent un élément important et précieux de l'alimentation humaine. Depuis fort longtemps on connaît très bien le rôle de l'apport en minéraux, vitamines et acides gras. Les diététiciens remarquent souvent que le poisson par sa pauvreté en tissu conjonctif, à sa teneur en sels, est très tendre, facile à digérer et est une source protidique intéressante chez les personnes malades. Les poissons gras, frits, fumés sont en général à écarter dans l'alimentation des maladies aigues à qui l'on donnera de préférence des s poissons maigres, bouillis ou crus.
Un apport minéral varié
Il nous semble intéressant d'insister sur leur apport minéral varié comme le phosphore (100 à 400 mg pour 100g) le calcium (10 à 120 mg pour 100g). le taux de fer (0.5 à 4mg pour 100g) le magnésium (10 à 60 mg pour 100g) sans oublier le chlore, le sodium, le potassium, le cuivre, le manganèse, le zinc, l'iode (plus important dans la peau que dans la chair). Les éléments comme le phosphore et le calcium des poissons sont beaucoup mieux équilibré que dans la viande. Nous savons très bien maintenant que les proportions entre calcium et le phosphore dans les os varient pendant et à cause du vieillissement, les poissons sont donc un des aliments qui contribue à la sauvegarde et au bon équilibre de ces éléments et par ce fait à l'augmentation de la résistance des os.
Par ailleurs on peut souligner que la qualité nutritionnelle des poissons intéresse les savants depuis longtemps. Elle a été l'objet des remarques de la célèbre Ecole de Salerne (treizième siècle).
Des poissons en général
A l'égard des poissons telle est notre doctrine.
Des poissons durs ou mous, les choix sont différents
Des mous, préférez les plus grands;
Des durs, les plus petits : la chair en est plus fine
Des Poissons en particulier
La truite, le brochet, la carpe, le saumon,
La tanche, le rouget, la perche, le goujon,
La sole, le merlu, la plie et la limande,
Avec une sauce friande,
Font moins regretter les jours gras
Chacun dans la saison fournit d'assez bons plats
Poissons et religions
Une grande partie des religions ont reconnu l'importance des poissons dans l'alimentation et dans la santé de l'homme. Dans les récits Bibliques, ils sont fréquemment cités. Ils étaient considérés comme un aliment maigre et particulièrement sain a fait que leur consommation était autorisée en période de carême chez les Chrétiens. Dans le Lévitique 11. 9.10.11 la consommation des animaux aquatiques autorisés est décrite de façon précise : "Tout ce qui dans les eaux de mers ou de rivières est pourvu de nageoires et d'écailles, vous pourrez en manger. Tout ce qui n'est pas pourvu de nageoires et d'écailles et qui pullulent dans l'eau vous seront abominables, vous n'en mangerez point". On sait également que la plupart des religions ont toujours considéré l'eau comme le symbole type de purification, le milieu aquatique purifie en quelque sorte le corps par l'intermédiaire de la consommation de poisson.
Jean Marie Roy écrit dans "les poissons dans la Bible": Yahvé pouvait susciter un autre cataclysme que le Déluge pour exterminer les poissons avec les autres animaux et les hommes, tout en assurant la survie des espèces par un autre moyen que celui de l'arche. A-t-il épargné les poissons parce que seuls "les êtres qui étaient à la surface du sol", "tout ce qui était sur la terre ferme, avaient été corrompus par la méchanceté de l'homme? Selon Whiston , évangéliste et philosophe anglais du dix-huitième siècle "les poissons, en raison de leur habitat plus frais et plus uniforme avaient une meilleure conduite que les bêtes terrestres et les oiseaux, lesquels, à cause de l'alternance de la chaleur et du froid engendrés par la présence ou l'absence de soleil, étaient enclins aux passions et au péché" (A new theory of the Deluge, London 1737).
Une valeur nutritionnelle et thérapeutique non négligeable
Bien évidement malgré leur indéniable valeur nutritionnelle et thérapeutique, les acides gras des poissons doivent être la composante d'un régime alimentaire équilibré. Il ne peut être exclusivement constitué des poissons, car dans ce cas précis il peut mener vers de graves carences. Ainsi en Afrique du Sud il existe une maladie dite de Kwashiorkor ("enfant rouge"). Elle frappe particulièrement les enfants noirs lors du sevrage. Elle se caractérise par une dégénérescence graisseuse du foie. Le malade a les cheveux qui prennent une teinte voisine du rouge et le corps se couvre de plaques de même couleur. D'après des recherches cette maladie est liée à la consommation unique de sardines par quelques villages proches du Cap.
Plusieurs espèces de poissons font partie de la tradition médicinale.
L'huile de foie de requin était réputée pour "mollir" la dureté du foie de l'homme. En Chine le cheval de mer sec (Hippocampus kelloggi, Hippocampus histrix, Hippocampus kuda, Hippocampus trimaculatus, Hippocampus japonicus) sert dans le traitement de l'impotence (impuissance) masculine et des maladies qui touchent les testicules. Les autres espèces comme le Solenoghnatus hardwickii, Synghnathoides biacuelatus, Syghnatus acus ont une part significative dans la médecine asiatique.
Mais c'est sans doute l'huile de foie qui est de loin la plus répandue parmi les préparations de "la pharmacie de la mer".
Chez les poissons, le foie est un organe qui élabore et accumule des graisses. Chez certaines espèces il peut atteindre même 10 % de poids total de l'animal. On utilise diverses espèces mais il est à noter que les propriétés et les emplois thérapeutiques externes et internes de foies de requins sont sensiblement les mêmes que ceux des huiles de foies de morues, elles contiennent en général plus d'iode et plus de phosphore et moins de brome et de souffre.
L'huile de foie de morue
L'huile de foie de morue est utilisée depuis très longtemps par les peuples nordiques, les Groenlandais, les Lapons et les Esquimaux. Les occidentaux l'ont "découvert " au dix-neuvième siècle (les français en 1841 et elle fait la partie de la pharmacopée depuis 1866). Les médecins allemands en ont vanté largement les mérites entre deux guerres en démontrant son large spectre d'utilisation, son pouvoir antiseptique et ses capacités à régénérer les tissus détruits et nécrosés. Depuis, on a découvert de plus en plus de nouvelles vertus à l'huile de foie de morue.
Du point de vue de l'historien des sciences, il est intéressant de voir comment ont évolué les conceptions qui expliquent ces vertus. Tout d'abord, avant la découverte des vitamines par Casimir Funk on attribuait toutes les propriétés de cette huile aux seuls constituants minéraux qu'on avait pu identifier comme l'iode, le phosphore etc. Puis avec l'apparition de la mode des vitamines, les es divers auteurs expliquaient son action par la forte présence en vitamines et particulièrement à celle de la vitamine A. Mais on n'arrivait pas à expliquer le pouvoir antibiotique de cette l'huile. On a finalement découvert que ce sont les acides gras non saturés qui se trouvaient être l'un des principaux agents actifs. Aujourd'hui, lorsque l'on fait référence à cette huile il est temps prendre en compte les trois éléments essentiels : les vitamines, les minéraux et les acides gras insaturés.
L’huile de foie de morue, une panacée ?
Pendant la deuxième guerre mondiale, lorsque les antibiotiques étaient encore inconnus, les forces militaires américaines ont fait une série des recherches sur les propriétés de l'huile de foie de morue afin de l'utiliser dans le cadre des besoins de la guerre. Ces études ont conclu que l'huile de foie de morue est facilement assimilable, qu'elle a une action antibactérienne, qu'on peut l'utiliser pour sa forte action antinécrosant et antidégénératif. On a constaté également qu'elle a d'autres propriétés intéressantes comme celle d'accélérer la mitose (elle a donc un pouvoir rajeunissant), elle stimule le système de la reproduction, et qu'elle assure la protection des cellules jeunes. Mais la découverte des antibiotiques a fait vite oublier un peu trop vite ces intéressantes recherches militaires.
Dans l'huile de foie de morue on retrouve des glycérides, des acides gras saturés, des glycérides d'acides gras non saturés, des bases organiques, un acide aminé particulier, l'acide morrhuique, des matières biliaires et des matières insaponifiables, des composées minéraux, du phosphore, du brome, de l'iode, des vitamines A, D et E. C'est grâce à ce mélange exceptionnel de minéraux, de composants organiques dont les acides gras non saturés que l'huile de foie de morue est dotée de ces extraordinaires qualités thérapeutiques.
Elle diminue le temps de cicatrisation des plaies
Tout d'abord son grand pouvoir à activer la cicatrisation est indéniable. Cette huile favorise et accélère les processus cellulaires de régénération. Son rôle ne se limite pas à la simple accélération de la reproduction des cellules. Elle a également un pouvoir histogénique, c'est à dire qu'elle joue un rôle dans l'organisation des cellules et des tissus. De manière pratique l'huile de foie de morue diminue notablement le temps de cicatrisation. De plus grâce à son action régénératrice et histogénique elle permet de combler intégralement toutes les pertes dues aux blessures, brûlures etc. On obtient ainsi des cicatrises régulières, souples et esthétiques. Une autre propriété intéressante de cette huile est son pouvoir nutritionnel pour les cellules et les tissus. C'est un des rares remèdes qui permet la disparition des nécroses et des plaies.
Enfin c'est un excellent antiseptique.
Les expériences ont démontré qu'après une heure s'ingestion d'huile de foie de morue les streptocoques ne se développent plus, pour les staphylocoques les résultats semblables ont été obtenus après six heures. Le pouvoir antibiotique de cette huile peut être illustré par le fait qu'abandonnée à l'air elle reste stérile pendant au moins dix-huit jours. On a démontré son action inhibitrice envers de nombreuses espèces et souches bactériennes colibacilles, bacilles d'Eberth, de shiga, pneumocoques. On a obtenu également des résultats significatifs sur le bacille de Koch d'où son usage dans le traitement de la tuberculose. On explique ce pouvoir antiseptique par l'action des acides gras non saturés. Ajoutons que comme les vitamines ces acides gras sont indispensables à l'organisme et l'homme[1] n'est pas en mesure de les synthétiser.
L'huile de foie de morue a également les capacités de neutraliser certaines toxines.
Parmi les avantages de l'utilisation de l'huile de foie de morue en usage externe on cite le fait qu'elle ne colore pas les plaies elles sont donc par ce simple fait plus facile à contrôler. De plus elle n'adhère pas donc pendant le renouvellent des pansement on risque pas ainsi de léser le jeune tissu qui se renouvelle.
Furoncles
L'huile de foie de morue en usage externe associée à une consommation interne.
Le pansement peut être fait sur une gaze. L'ingestion se fait par la prise d'une à deux cuillerées à soupe par jour.
Infections bactériennes
L’huile de foie de morue associé à la consommation, elle peut être mélangée aux aliments, ou bien consommée telle.
Plaies traumatiques
L'huile de foie de morue en usage externe associée à une prise interne accélère la cicatrisation et diminue les temps de guérison de manière notable.
Ulcères variqueux
L'huile de foie de morue en usage externe en compresse que l'on renouvelle plusieurs fois par jour. Il est indispensable d'associer ce traitement à des prises internes. (1 à 2 cuillerées à soupe par jour, pendant une durée de temps plus ou moins prolongée).
Blessures
L'huile de foie de morue en usage externe à même la blessure favorise ainsi que nous l'avons souligné plus haut la cicatrisation et doit être accompagnée par une prise interne.
Eczémas
Les problèmes de peaux trouvent souvent une solution avec l'huile de foie de morue en usage externe associé à une prise régulière interne.
Gangrènes
L'huile de foie de morue en usage externe associé à une consommation interne peut accompagner judicieusement n'importe quel traitement.
Fistules
L'huile de foie de morue en application externe accompagné d'une prise par voie buccale, une à deux cuillerées par jour, améliore de façon significative les problèmes qui touchent la peau.
Brûlures
Il est évident que dans les brûlures graves, il est indispensable de consulter l'hôpital le plus proche. Néanmoins l'huile de foie de morue en compresses associée à une prise interne diminue les temps de cicatrisations et améliore notablement l'état des plaies.
Affections dermatologiques diverses
L'huile de foie de morue en usage externe et interne, répond bien à l'attente de patients frappés de problèmes dermatologiques, elle peut ainsi que nous l'avons souligné accompagner n'importe quel autre traitement, qu'en aucun cas elle ne contrecarre. Elle peut même souvent se substituer avantageusement à certains. Elle est à redécouvrir dans ce cas précis. (N'hésitez pas à en parler à votre médecin traitant éventuellement).
Goitre
Là, il ne s'agit bien évidemment que de traitement préventif, la consommation de poissons notamment crus prévient l'apparition des goitres.
Rachitisme des enfants
Prévention par leur teneur en vitamine D et en calcium les poissons sont des aliments à privilégier dans le régime alimentaire des enfants pour la prévention de cette maladie. Peuvent être également associé la consommation huîtres, l'huile de foie de morue, ainsi que le Plasma marin de Quinton, à des doses de 10 ml tous les 2 jours ou plus suivant les indications du médecin traitant.
Cataracte
Autrefois la bile de requin mélangé avec du miel avait la réputation d'être un remède efficace contre les cataractes.
Teigne
Dans les traités anciens il est fréquent de trouver indiquer la cendre de cuir de requins (obtenue après combustion) recommandés contre les teignes. Quant à Pline il conseillait de "se frotter les dents, une fois par an, avec de la cervelle de chien de mer cuite et conservée dans de l'huile d'olive.
[1]Chez les animaux de laboratoire la carrence de ces acides provoque l'arrêt de croissance, des maladies de peau, la formation de calculs renaux et vésicaux, des troubles du métabolisme, diverses pathologies renales, respiratoires, des troubles de la reproduction et l'avortement precoce.